Les intelligences multiples:
Il y a deux théories relatives à l'intelligence qui s'opposent. La première considère qu'il n'existe qu'une seule capacité générale. La deuxième prétend qu'il y a des intelligences multiples distinctes les une des autres. De plus et toujours selon Gardner, l’intelligence implique "la capacité à résoudre des problèmes ou à produire des biens ayant une valeur dans un contexte culturel ou collectif précis".
La théorie d'intelligence unique :
L'observation d'une corrélation entre les aspects rattachés à l'intelligence donne naissance à la théorie d'intelligence unique. Apparemment, ces aspects ne sont pas différents mais ils partagent tous un élément commun. Cette théorie est souvent associée à la théorie de l'intelligence globale ou générale et au facteur g (voir page sur le facteur g dans "mesures de l'intelligence").
La théorie des intelligences multiples :
Au début des années 1980, Howard Gardner a étudié le développement cérébral de l’enfant normal et surdoué, mais aussi l’altération des capacités cognitives en cas de lésions cérébrales. Il s'est aussi penché sur le cas des prodiges ou des grands savants. Il en a déduit que l’intelligence ne se réduit pas aux seules capacités langagières et logico-mathématiques, que mesurent les tests de QI. Selon lui, chaque individu possède 6 autres formes d’intelligence :
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kinesthésique
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naturaliste
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visuelle spatiale
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musicale
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interpersonnelle
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intra-personnelle
Pour identifier ces différentes formes d'intelligence, il s’est fondé sur 8 critères :
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elle doit mobiliser des facultés cognitives de base
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elle doit pouvoir être affectée par une lésion cérébrale
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elle doit pouvoir s’exprimer de manière exceptionnelle chez certains individus (syndrome du prodige).
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on doit pouvoir retracer son apparition dans l’évolution de l'espèce humaine.
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on doit pouvoir progresser dans son acquisition
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elle doit pouvoir être étudiée en laboratoire
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elle doit pouvoir être mesurée par des tests psychométriques
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elle doit aussi pouvoir s’incarner dans un système symbolique (le langage, les maths, les notes de musique,…)
L'intelligence verbo-linguistique ou verbale :
Cette intelligence consiste à savoir utiliser le langage afin de comprendre les autres et pour exprimer clairement ce que l'on pense. C'est de penser avec des mots et employer le langage pour exprimer ou saisir des idées complexes. Elle permet l'utilisation de la langue maternelle mais aussi d'autres langues. Les mots sont des ensembles de sons et c'est ainsi aussi l'intelligence des sons. Les personnes auditives auront plus de facilités à entendre des mots que de voir et de retenir des images. Elle est mesurée dans les tests de QI. Tous les individus qui manipulent le langage à l'écrit ou à l'oral utilisent l'intelligence linguistique : orateurs, avocats, poètes, écrivains, mais aussi les personnes qui ont à lire et à parler dans leur domaine respectif pour résoudre des problèmes, créer et comprendre. Par exemple, Victor Hugo maitrisait cette forme d'intelligence à merveille.
L’intelligence logico-mathématique :
Les capacités favorisées par cette intelligence sont celles de calculer, de mesurer, de faire preuve de logique et de résoudre des problèmes mathématiques et scientifiques. Les personnes ayant ces facultés analysent les causes et les conséquences d'un phénomène ou d'une action et sont capables d'expliquer le pourquoi des choses. Elles aussi tendance à catégoriser et à ordonner les objets et aiment les chiffres, l'analyse et le raisonnement. Il existe une dimension non verbale et abstraite dans cette intelligence car des solutions peuvent être anticipées avant d'être démontrées.
Cette forme d'intelligence est mesurée dans les tests de QI. Plusieurs activités existent pour la développer telles que les mots croisés, les casse-têtes, les puzzles, les jeux de stratégie (les échecs,...), les jeux de cartes demandant une logique précise, les jeux de déduction (le Cluedo,...).
L’intelligence spatiale :
Cette forme d'intelligence permet à la personne d'utiliser ses capacités afin d'avoir mentalement une représentation spatiale du monde. Les Amérindiens voyagent en forêt à l’aide de leur représentation mentale du terrain. Ils visualisent des points de repère : cours d’eau, lacs, types de végétation, montagnes… et s’en servent pour progresser. Les géographes, les peintres, les dessinateurs de mode, les architectes, les dessinateurs industriels, les pilotes d'aéronefs, les pilotes d'engins mécaniques (Moto, rallye, karting), les photographes, les caméramans, les adeptes de courses d'orientations, chirurgiens, dentistes, radiologues utilisent ce potentiel intellectuel.
L’intelligence intra-personnelle :
Une personne ayant une forte intelligence intra-personnelle arrive à se former une représentation de soi précise et réaliste et sait comment l'utiliser efficacement dans la vie. C'est aussi savoir décrypter ses émotions, et rester ouvert à ses besoins et ses désirs. Cette forme d'intelligence permet d'anticiper sur ses comportements. Elle demande surtout le champs des images et des représentations que celui du langage. C'est l'intelligence de l'introspection, de la psychologie analytique. Parfois, les personnes ayant une grande intelligence intra-personnelle sont qualifiées de personne égocentrique.
L'intelligence interpersonnelle :
L'intelligence interpersonnelle, aussi appelée intelligence sociale permet d'agir et de réagir avec les autres de façon correcte et adaptée à la situation ou aux personnes. Cette forme d'intelligence permet a l'individu de constater les différences et nuances de tempérament, de caractère, de motifs d'actions entre les personnes. Ainsi elle amène à l'empathie, la coopération et à la tolérance. Elle permet aussi de détecter les intentions de quelqu'un. Elle aide à résoudre les problèmes relationnels et de générer des solutions pour aider. Les personnalités charismatiques ont toutes une intelligence interpersonnelle très élevée. Actuellement, cette aptitude à comprendre les autres de façon correcte est propre aux professions de politicien, commerçant, enseignant, manager d'équipe et guide spirituel.
L’intelligence corporelle-kinesthésique :
C'est la capacité d’utiliser son corps pour exprimer une idée ou un sentiment ou réaliser une activité physique donnée. Elle est particulièrement utilisée par les professions de danseur, d'athlète, de chirurgien et d'artisan. L'ancien joueur de hockey Mario Lemieux en était un bon exemple. On disait de lui qu’il faisait des feintes et des passes intelligentes. Il existe donc un potentiel intellectuel, qui permet par exemple, au joueur de basket-ball de calculer la hauteur, la force et l’effet du lancer au panier. Le cerveau anticipe le point d’arrivée du ballon et met en avant une série de mouvements pour résoudre le problème.
L’intelligence musicale-rythmique :
L’intelligence musicale constitue l’aptitude à penser en rythme et en mélodies, de reconnaître des modèles musicaux, de les interpréter et d'en créer . Les musiciens possèdent celle-ci, plus ou moins développée, selon les études musicales. Il reste cependant des exceptions, des personnes ayant développé cette intelligence musicale-rythmique sans aucune aide, souvent après une enfance aux côtés de personnes douées musicalement.
L’intelligence naturaliste-écologiste :
« L'intelligence naturaliste, qui permet de classer les objets, et de les différencier en catégories. Très sollicitée chez les zoologistes, botanistes, archéologues » tel Darwin. « C’est l’intelligence qui permet d’être sensible à ce qui est vivant ou de comprendre l’environnement dans lequel l’homme évolue. C'est la capacité d’apprécier, de reconnaître et de classer la faune, la flore et le monde minéral. Cette capacité s’applique aussi, par extension, à l’univers culturel qu’il permet d’interpréter ».
L’intelligence existentielle :
L'intelligence existentielle, ou intelligence spirituelle, chez Howard Gardner, se définit par l’aptitude à se questionner sur le sens et l’origine des choses. C’est la capacité à penser nos origines et notre destinée. Cette intelligence spirituelle, existentielle ou morale est encore définie comme l’aptitude à se situer par rapport aux limites cosmiques (l'infiniment grand et l'infiniment petit) ou à édicter des règles ou des comportements en rapport aux domaines de la vie.
Il est à noter que Howard Gardner ne définit celle-ci que comme la « huitième et demi », et non comme une intelligence à part entière.
Chacun aurait 2 à 4 intelligences dominantes. Face à un problème, le cerveau va faire appel à certaines formes d’intelligence, et pour économiser de l’énergie il va faire appel à celles qui nous ont déjà apportées satisfaction, celles qui dominent. Chacun pourrait décider de stimuler une forme d’intelligence jusque la laissée de côté. Malheureusement beaucoup de ces formes d'intelligences sont délaissées par les institutions scolaires.
L’imagerie cérébrale nous a permis d’identifier une ou plusieurs aires spécifiques du cerveau impliquée dans sept des huit intelligences définies par Gardner (naturaliste y fait exception).
Olivier Houdé, directeur du laboratoire de psychologie du développement et de l’éducation de l’université Paris Descartes a identifié une neuvième forme, une « méta-intelligence » localisée dans le cortex préfrontal. Celle-ci semblerait pouvoir sélectionner l'intelligence adéquate face à la situation donnée. Selon ce chercheur, nos intelligences dominantes peuvent parfois nous jouer des tours. Par exemple, dans l'un des exercices destinés à évaluer le QI, une série de 7 jetons est alignée sur une table. En dessous on place une autre série de jetons, mais cette fois-ci ils sont plus espacés. La deuxième ligne est donc plus longue que la première. Ainsi, si l'enfant a une intelligence visuelle- spatiale, son cerveau conclura trop rapidement que « ligne plus longue veut dire plus de jetons » sans que son intelligence logico mathématique ait eu le temps d'être sollicitée. Selon le chercheur le cortex préfrontal qui mûrit jusqu'à l'âge adulte doit apprendre à résister aux automatismes et aux pièges cognitifs. Devenir intelligent consisterait donc à résister aux jugements rapides et à solliciter l’intelligence adéquate.
En sciences et dans le cadre du test de QI, quatre types d'intelligence sont généralement distinguées. C'est en éprouvant ces quatre formes d'intelligence qu'un score de QI peut être calculé. Logiquement, une personne intelligente obtiendra de meilleurs résultats sur toutes les facettes de l'intelligence qu´une personne moins intelligente. Les individus présentant des extrêmes entre les types d'intelligence sont très rares.